Le temps n'étant pas à la fête, nous optons pour une journée musées. Et à Paris, il n'y a que l'embarras du choix 🙂
Premier arrêt au Petit Palais pour l'expo "We are here". Ce titre fait référence aux luttes pour les droits civiques ; il évoque des sentiments d’affirmation, de résilience et de revendication... et c'est bien de cela qu'il s'agit avec cette entrée remarquée du Street Art au sein d'une vénérable institution telle que le Petit Palais. "We are here" exprime la visibilité et la légitimité enfin acquises par le mouvement Street art.
La volonté des artistes présents (D*Face, Invader, Seth, Inti...) est d'investir les lieux pour créer un dialogue et une réflexion avec les chefs-d'œuvre exposés dans le musée, respectant ainsi la philosophie du Street art qui, souvent, investit nos villes pour nous questionner et transformer nos quartiers.
Petite anecdote, le Petit Palais a été bâti en lieu et place du Palais de l'Industrie qui accueillit, fin 19ème, le Salon des Refusés. Ce salon alternatif fut créé pour exposer les œuvres d'artistes dont les créations avaient été rejetées par un jury traditionnel, offrant ainsi une plateforme aux talents novateurs et souvent controversés. Parmi les artistes célèbres qui y ont présenté leurs œuvres figurent Édouard Manet, Paul Cézanne et Vincent van Gogh. L'histoire se répète donc d'une certaine manière, cent ans plus tard...
Deuxième étape du jour, le Centre Pompidou pour sa rétrospective sur le Surréalisme. Petit bémol dès notre arrivée, l'expo est victime de son succès et nous entamons la visite dans une foule assez dense.
L'expo débute par un rappel du contexte lié à la naissance du Surréalisme (fin de la 1ère guerre mondiale ("boucherie du modernisme"), naissance de la psychanalyse...). Ce mouvement, initié par André Breton, affiche une volonté de réconcilier rêve et réalité pour ré-enchanter le monde. Un rappel est également fait des techniques à l'origine des premières œuvres surréalistes : expérience médiumnique, écriture automatique, cadavre exquis en littérature ; collage, travail de l'image en peinture et photographie...
Chaque salle aborde une thématique différente à travers peintures, photos, dessins, art plastique : la Chimère, Alice aux Pays des Merveilles, le Cosmos, la Forêt, la Nuit... Le visiteur déambule dans cette limite permanente entre songe et réalité. On y retrouve bien sûr les principales figures du mouvement : De Chirico, Max Ernst, Miró, Dalí, Magritte...
Un peu pointu par moment, mais l'expérience reste extrêmement pédagogique et éveille la curiosité sur ce mouvement artistique qui a marqué de son emprunte le 20ème siècle.